Interview des membres sortants du Comité central

Les trois membres sortants du Comité central – dont les deux co-présidents – nous ont fait part de leurs expériences à la tête de l’USDAM, des changements dans la vie musicale et de leur avenir personnel.

Alain Pasquier

Alain Pasquier a étudié le trombone au Conservatoire de Bâle et à la Haute Ecole de Musique de Cologne. En 1984, il a joué dans l’Orchestre d’été de Bienne organisé par l’USDAM et a été en 1991 tromboniste de l’Orchestre du Festival de Lucerne créé par l’USDAM. De 1982 à 1988, il a été tromboniste du Basel Sinfonietta. Depuis plus de trente ans, il est tromboniste solo de l’Orchestre symphonique de Saint-Gall, et également tromboniste dans le Quintette de cuivres de Saint-Gall. Actif dès 2011 au sein du Comité central de l’USDAM, il en est co-président de 2020 à l’AD 2022.

Qu’est-ce qui t’a le plus marqué durant ces années au sein du Comité central puis de la co-présidence ?
Alain Pasquier : En tant que membre du CC, l’échange avec les collègues des autres sections m’a toujours semblé très intéressant et instructif. Ensuite, en tant que co-président, j’ai surtout été marqué par la collaboration étroite avec Beat Santschi, Jessica Frossard et Patricia Bühler, qui font tous trois un travail formidable. Toujours passionnantes également se sont avérées les rencontres avec les représentants des associations proches ou apparentées : orchester.ch, Sonart, SSPM, DACH international ainsi que la FIM. En ce qui concerne les événements, j’aimerais citer la fête du centenaire de l’USDAM en 2014 à l’Opéra de Zurich ainsi que la récente création de la section de Fribourg.

Depuis tes débuts, as-tu constaté des changements au sein des orchestres ?
Depuis fin 1988, date à laquelle je suis devenu tromboniste à ce qui s’appelait encore l’« Orchestre de la ville de Saint-Gall », des collègues ont été remplacés dans plus de 60 postes. La plupart suite à leur départ naturel à la retraite, mais pas uniquement. Cela a naturellement amené de très nombreux collègues plus jeunes au sein de notre orchestre. Même si je suis d’avis que les meilleurs musiciens jouent depuis longtemps à un très haut niveau (Heifetz, Holliger, Pollini, Maurice André et bien d’autres forment pour moi une sorte de palmarès éternel), le sommet s’est certainement élargi suite au plus grand nombre d’étudiants en musique. Les avantages sont nombreux, et tout particulièrement pour les plus petits orchestres.

Que comptes-tu faire ces prochaines années ?
Assurément profiter du temps qui me reste au sein de l’Orchestre symphonique de Saint-Gall. A la maison, une bibliothèque d’environ 2000 livres ne demande qu’à être lue. Avec une moyenne de 30 livres par an, il me faudra environ 66 ans pour y parvenir, cela ne devrait pas poser de problèmes… A cela s’ajouteront des visites de ville et de musées, de bons repas et de bonnes dégustations de vins avec de bons amis.

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Alain Pasquier

David Schneebeli

David Schneebeli, né en 1961, est originaire de Zurich, où il a reçu sa formation musicale auprès de Manfred Sax. Après des études complémentaires auprès de Klaus Thunemann à Hanovre, il est nommé en 1985 bassoniste solo de l’Orchestre radio-symphonique de Bâle. Depuis la fusion des orchestres bâlois en 1997, il occupe cette fonction dans la nouvelle formation qui en est issue, l’Orchestre symphonique de Bâle. En outre, il joue régulièrement avec l’Orchestre de chambre de Zurich, en tant que bassoniste solo. Complément essentiel à son activité orchestrale durant toutes ces années, il a été membre de plusieurs ensembles de musique de chambre. David Schneebeli a été actif pendant de nombreuses années au sein du comité de l’orchestre et s’est toujours engagé à l’USDAM. De 1995 à 2004, il a été président de la section de Bâle. En 2008, il a été élu au Comité central. En compagnie d’Alain Pasquier, il a été co-président central de 2020 jusqu’à leur démission conjointe en été 2022. Dans le comité du Conseil Suisse de la Musique, David Schneebeli représente depuis 2011 le secteur des professionnels.

Qu’est-ce qui t’a le plus marqué durant ces années au sein du Comité central puis de la co-présidence ?
David Schneebeli : A vrai dire, une constatation que je pourrais bien appliquer dans ce contexte est le fait qu’il n’y a pas de solution permanente à nombre de sujets fondamentaux. Une autre expérience qui m’a notamment marqué : pour atteindre un but, l’USDAM, en tant que syndicat relativement petit, a souvent besoin d’établir des alliances, et doit toujours, comme partenaire sincère et fiable, se gagner le respect du vis-à-vis – même s’il s’agit d’une personne ou d’une organisation peu favorable.

Depuis tes débuts, as-tu constaté des changements au sein des orchestres ?
Bien entendu, puisqu’on évoque une période de plus de 35 ans ! Le changement qui me semble le plus important, c’est qu’on ne peut dorénavant prétendre à du respect que pour ses propres prestations et non plus en fonction de son ancienneté. Les sinécures n’existent plus. D’ailleurs, le métier exige plus de flexibilité à plusieurs niveaux : pour le style ou en matière de disponibilité personnelle, par exemple. La relation entre les chefs et les orchestres a également changé : on travaille dans un esprit plus collégial et moins hiérarchique.

Que comptes-tu faire ces prochaines années ?
Au cours des prochaines années, j’essaierai de maintenir mon niveau instrumental et de profiter au mieux du temps supplémentaire à disposition. J’espère pouvoir vivre encore beaucoup de magnifiques concerts et de spectacles de qualité durant mes dernières années professionnelles au sein de l’orchestre.
 

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David Schneebeli

Daniel Schädeli

Daniel Schädeli a étudié aux Hautes Ecoles de Musique de Lucerne, Zurich et Berne. Des cours de maître auprès de nombreux tubistes renommés et un séjour d’études à Chicago ont complété ses études.
En tant que soliste ou que chambriste, il est lauréat de concours internationaux à Genève, Lucerne, Munich, Passau ou Guebwiller. Des compositeurs tels que Julien-François Zbinden, Jost Meier, Dominique Roggen, Jean-Luc Darbellay et Daniel Glaus lui ont dédié des œuvres solistes. Outre sa principale activité professionnelle en tant que tubiste solo de l’Orchestre symphonique de Berne et à l’Orchestre du Festival de Gstaad, ses performances en tant que soliste et des concerts avec le Lucerne Chamber Brass et d’autres ensembles tels que le Festival Brass ou Pro Brass, son activité pédagogique forme son principal intérêt. Il est titulaire d’une classe professionnelle à l’HEMU Fribourg et est professeur à l’Ecole de musique de la région de Wohlen.

Existe-t-il une durée idéale pour la participation au Comité central de l’USDAM ?
Daniel Schädeli : J’ai commencé à m’engager au sein du Comité central à la suite de mes quatre ans en tant que président du comité de l’Orchestre symphonique de Berne. Je me suis fixé dès le départ une durée de 10 ans, puisque je suis de l’avis qu’il est toujours bénéfique que les comités soient renouvelés – je suis donc tout sauf quelqu’un qui s’accroche à un poste.

Qu’est-ce qui t’a le plus marqué durant ces années au sein du Comité central ?
Plusieurs choses m’ont marqué. D’une part, il était et il est toujours agréable de constater que nous avons une association active et bien connectée, qui peut défendre les droits et les conditions de travail de ses membres et le fait avec succès. Pour garantir cela, il faut effectuer beaucoup de travail et de mise en réseau dans les coulisses, ce qui n’est pas visible pour la plupart des « simples » membres. Nous avons une organisation professionnelle avec notre formidable secrétariat à Zurich et un Comité central composé de représentantes et représentants provenant si possible de toutes les régions, cela me semble également la bonne voie pour le futur. J’ai également été marqué par les destins personnels que nous avons traités, dans le cadre de notre fondation, avec une protection juridique et en collaboration avec des juristes professionnels. La pandémie de coronavirus a été un moment-clé qui m’a beaucoup occupé, également au sein de l’USDAM. En tant que membre du comité de fondation, je faisais partie d’un groupe qui accordait des prêts d’urgence. Beaucoup de musiciens indépendants ont connu des moments très difficiles. Cela nous a touché de près et j’étais simplement reconnaissant que tout aille bien pour moi et ma propre famille, et que nous ayons pu vivre une si belle solidarité au sein de l’USDAM.

Que comptes-tu faire ces prochaines années ?
J’ai maintenant plus de temps pour ma famille et mes propres projets musicaux et enregistrements, dorénavant aussi en tant qu’artiste « Buffet-Crampon », de même que pour mon nouveau poste à l’HEMU. J’ai la grande chance de pouvoir jouer prochainement trois créations mondiales de différents compositeurs suisses, le premier fin octobre avec l’Orchestre de chambre de Berne, les autres à Bâle et à Lausanne à la fin de l’année et au début de 2023. En outre, je joue en Suisse et à l’étranger beaucoup de musique de chambre, qui représente pour moi la meilleure discipline.

Quel changement as-tu ressenti depuis le début de ce 21e siècle dans la manière dont le tuba est perçu ?
Le tuba reste toujours un instrument jeune et fait sans doute partie des instruments qui se sont le plus développés au cours des dernières années et décennies. J’aimerais également y contribuer et poursuivre sur cette voie, découvrir de nouvelles choses et y prendre plaisir.

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Daniel Schädeli

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