Nouveau au comité: Gaudenz Lügstenmann

Musique et apprentissage: ces deux thèmes sont depuis toujours au cœur du parcours professionnel de Gaudenz Lügstenmann. Après avoir été maître d’école primaire pendant de nombreuses années, il a enseigné dix ans à la haute école pédagogique, et dirige aujourd’hui l’école de musique de son lieu de domicile, Rapperswil-Jona. Dès le 1er juillet, il s’engagera en faveur de la formation musicale au sein du comité de l’Association suisse des écoles de musique.

Gaudenz Lügstenmann lors de l’assemblé des délégué-e-s à Olten en juin 2025

 

Gaudenz, qu’est-ce qui t’a incité à présenter ta candidature pour cette fonction au comité de l’ASEM.

J’étais très intéressé de pouvoir participer aux discussions et aux travaux de conception au niveau national. C’est quelque chose dont je me réjouis beaucoup! Je suis impatient de voir comment je pourrai mettre à profit mes années d’expérience de l’école obligatoire et de l’école de musique. J’ai aussi été attiré par la possibilité de pouvoir utiliser mes connaissance du français.

Les écoles de musique sont de plus en plus nombreuses à collaborer avec l’école obligatoire. Toi qui connais très bien les deux institutions, quels sont à ton avis les avantages de ce genre de collaborations.

Pour le dire de façon très résumée: les écoles de musique possèdent des compétences spécialisées spécifiques, les écoles obligatoires ont un certain savoir-faire dans l’organisation de l’apprentissage. Les coopérations peuvent favoriser le développement de la formation musicale. C’est important, parce que la musique offre la possibilité de travailler sur des tâches sociales urgentes. Elle joue un rôle considérable dans le développement individuel et social des personnes et peut rapprocher les gens.

Qu’est-ce qui t’a amené à faire le saut de la haute école pédagogique vers l’école de musique?

Après avoir travaillé dix ans comme instituteur et dix ans à la HEP, j’étais à la recherche de quelque chose de nouveau. Il s’est trouvé par hasard que la haute école des arts de Zurich proposait une suppléance pour la formation des enseignantes et enseignants de musique à l’école. C’est là que j’ai remarqué combien j’aimais cette combinaison spécifique entre apprentissage et musique. Cela m’a fasciné. Peu après, à nouveau par hasard, la direction de l’école de musique de mon lieu de domicile a été mise au concours.

As-tu vu beaucoup de différences dans ton quotidien professionnel?

Le passage de la salle de classe à la HEP a été un changement plus radical que celui pour l’école de musique. A la HEP, il s’agissait comme aujourd’hui d’un travail avec des adultes. Un point m’occupe toutefois beaucoup, c’est la grande interrogation de savoir si je suis capable de diriger une école de musique. Cette question m’a fortement influencé lors de mon entrée en fonction. Et, au cours des dix dernières années, j’ai remarqué que beaucoup de musiciennes et musiciens ressentaient la même chose:  est-ce que je connais la pièce? est-ce que je maîtrise suffisamment l’instrument? suis-je capable de cela?

Il semble en effet que le «syndrome de l’imposteur», qui fait que des personnes doutent de leurs capacités bien qu’elles possèdent manifestement les qualifications requises, soit un phénomène courant.

Absolument – de quoi pense-t-on être capable? C’est une question qui m’occupe régulièrement. Après dix ans à l’école de musique, je sais que la décision était juste, mais au début, il y avait beaucoup d’incertitudes. Je ressens la même chose pour mon activité au comité – il y a là aussi une certaine incertitude. Vais-je y trouver ma place? Mes idées seront-elles utiles à la cause? Mais si l’on n’essaie pas, on ne peut jamais savoir. C’est pourquoi je suis très reconnaissant d’avoir cette opportunité.

Joues-tu toi-même d’un ou de plusieurs instruments?

Je joue de la trompette et participe chaque année au camp musical. Depuis trois ans, je joue aussi du violoncelle – cela m’a intéressé, parce que je n’avais encore jamais essayé un instrument à cordes. Je joue aussi un peu de piano. Je sais à peu près où se trouvent les touches, mais guère plus.

Répètes-tu beaucoup?

Non (rire). Malheureusement pas. J’essaie de prendre en main un instrument une fois par jour. Mais je n’y arrive pas toujours.

Une dernière question: as-tu une musique préférée?
En ce moment, je dirais: Jon Batiste. Je viens de l’entendre à Berne. Il explore des voies très variées, il joue du jazz et du classique et tout ce qui vient entre les deux. Et il a un super contact avec le public. Il a raconté qu’il a fait beaucoup de musique en famille à la maison, et par sa façon de diriger le public, il a créé dans la salle de concert une atmosphère si conviviale qu’on se serait cru chez soi dans son salon. C’était vraiment émouvant.

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