Sontuosa tavolozza sonora

Un bel viaggio musicale resa giubilatoriamente da un suono in 3D.

Il trio italo-svizzero Niton ha compiuto 10 anni questo ottobre, una decade di improvvisazione e sperimentazione per Luca Xelius Martegani (sintetizzatore analogico), El Toxyque alias Enrico Mangione (oggetti amplificati) e Zeno Gabaglio (violoncello elettrico). Dopo un primo album Niton, nel 2013, a documentare una selezione della «drone night» in cui il trio è nato, e un secondo, Tiresia, pubblicato nel 2015 sempre per il label svizzero Pulver und Asche, il materiale raccolto tra 2015 e 2020 in svariati contesti è confluito nell’album Cemento, uscito nel 2021 per la berlinese Shameless. L’idea del titolo è contestuale, essendone state fatte le prime registrazioni in occasione del festival «Chiedi alla polvere» presso il cementificio ex-Saceba di Morbio Inferiore, ma anche concettuale: «il cemento è una sostanza dall’apparenza compatta e coesa, ma è il risultato combinatorio di innumerevoli materiali, uniti attraverso un processo preciso e metodico,» spiega il gruppo, «e questi suoni accumulati durante cinque anni sono stati processati e mixati con l’intento di farli convivere fianco a fianco in un percorso d’ascolto ricco e dialettico.»

Per festeggiare l’anniversario della nascita del trio, la loro etichetta storica Pulver und Asche riprende il materiale di Cemento, re-immaginato e re-mixato in 3D, accompagnato da una edizione fisica della traccia Maas.

È un bel viaggio musicale, una sontuosa tavolozza sonora, resa giubilatoriamente da un suono in 3D. Musica ricercata e ricca, fresca di un riuscito equilibrio tra astrazione e una costante accessibilità resa da una bella coerenza ritmica nella pulsazione e da larghe campiture in cui le armonie di fondo – dietro lo strato di ricerca nel concreto, nel campionamento e nella modificazione del segnale – restano spesso in orbita tonale. Impegnata e divertente anche l’idea del supporto fisico per la traccia Maas che accompagna l’edizione digitale (niente spoiler, ma non gettare l’imballaggio di plastica!) un invito alla riflessione sul supporto musicale e sul suo senso in questa nuova era.

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13.12.2012

Laurent Mettraux

Critiques,Livres et partitions

Le premier livre en français sur le compositeur estonien.

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Etonnamment, aucun ouvrage n’avait encore paru en français au sujet d’Arvo Pärt. La traduction d’une longue interview du compositeur par le musicologue italien Enzo Restagno, précédée d’un avant-propos du traducteur David Sanson et suivie d’une étude de Leopold Brauneiss, comble avec bonheur une grande lacune. L’Estonien y raconte sa vie, ses rencontres (son professeur Heino Eller, Nono, …), sa résistance aux dogmes esthétiques, son cheminement intérieur : S’il a commencé sa carrière de compositeur sous l’égide de l’avant-garde (sérialisme, usage du collage d’éléments issus de la musique baroque), il se sentit rapidement dans une impasse. Convaincu qu’il ne pouvait aller plus loin avec la matière musicale qu’il utilisait, comme saturé par l’abondance de moyens, Pärt arrêta momentanément de composer et partit à la recherche d’une ligne musicale simple qui vit et respire intérieurement. La découverte du grégorien, dont il compare l’étude à une transfusion sanguine, et sa réflexion sur les débuts de la polyphonie lui permirent de trouver un style désormais indissociable de ses nouvelles œuvres, qu’il appela le « style tintinnabuli ». Celui-ci se caractérise par une sorte de tension entre une ou des ligne(s) mélodique(s) se mouvant librement et les notes principales des harmonies du même mode soit à une autre voix, soit réparties sur plusieurs voix. Sa première œuvre dans ce style (Für Alina) le laisse perplexe : ce n’est que progressivement qu’il se laisse convaincre par le nouveau style qu’il vient d’inventer. Puis rapidement, il écrit des œuvres plus importantes telles que Cantus in memoriam Benjamin Britten, Tabula rasa ou Passio, autant de musique où le silence est aussi essentiel que le continuum sonore. L’étude fouillée et avisée de Brauneiss intitulée « Une introduction au style tintinnabuli » décrit avec précision les règles qui président à l’élaboration de ce monde sonore ainsi que son développement ultérieur. A mi-chemin entre détermination et hasard, à la fois minimale et complexe, résultant de la stricte conformation à des règles abstraites mais s’adressant cependant plus à l’oreille qu’à l’intellect, cette musique dépouillée semble ancienne alors qu’elle n’aurait pu être écrite qu’aujourd’hui.

Enzo Restagno, Leopold Brauneiss, Arvo Pärt (avant-propos et traduction de David Sanson), 304 p., € 22.00, Actes Sud / Classica, Arles 2012, ISBN 978-2-330-01241-0

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