Roland Vuataz – 3 octobre 1938 — 17 septembre 2013

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Roland Vuataz n’aura pas pu fêter son 75e anniversaire. Il est décédé le 17 septembre à l’hôpital de Genève. Nous perdons un ami irremplaçable, qui a assuré le bon fonctionnement de notre association grâce à son autorité naturelle et à sa manière humaine de diriger, empreinte de compétence et de collégialité.

 

Roland ayant souhaité que l’on ne revienne pas sur sa carrière, nous nous bornerons à n’en rappeler que quelques étapes. Né dans une famille de musiciens, il a perdu sa mère à huit ans. Cet événement le toucha tant qu’il grandit tout d’abord sans musique, au grand regret de son père, jusqu’à ce qu’il découvre une passion pour l’improvisation à l’âge de 17 ans. Il commença alors à étudier la musique avec Pierre Segond. Il termina son parcours scolaire par une maturité classique, puis entreprit d’étudier la théologie, le grec et le latin. Ayant terminé ses études avec le Prix d’histoire de l’Université de Genève, il enseigna les langues au Collège de Genève. L’enseignement devint pour lui une nouvelle passion, et la formation des enseignants de musique lui tenait particulièrement à coeur. Il commença alors une thèse de doctorat : La formation des enseignants. Son intérêt se porta également vers la politique. Elu au Grand Conseil de Genève, il déposa des interventions dans les domaines sociopolitiques et culturels et il présida la Commission de l’éducation au sein du Parti socialiste genevois. En 1975, il fut nommé directeur du Conservatoire Populaire de Musique de Genève et releva le défi de prouver qu’un universitaire était capable de gérer correctement à la fois l’administration et un enseignement musical de haut niveau. En parallèle à cette tâche déjà lourde, il apporta ses services à la Société Suisse de Pédagogie Musicale SSPM dont il fut membre actif durant 30 ans. Il siégea durant 22 ans au Comité et en fut le président durant neuf années. Son attitude positive et son ouverture à toute nouveauté furent très appréciées. C’est lui qui établit pour l’association un modèle et une charte des objectifs éthiques et professionnels de l’enseignement musical. Persuadé que l’association devait s’adapter aux nouvelles directions prises par le système de formation, il engagea les premières démarches vers une reconnaissance de la formation professionnelle dans le domaine musical. Le 25 octobre 2005 fut fondée l’Académie Suisse de Musique et de Pédagogie Musicale ASMP. Roland y intervint durant les premières années en tant que consultant pour maîtriser les aspects financiers et institutionnels de la nouvelle fondation. Son engagement particulier pour les problématiques de la pédagogie musicale était motivant pour toutes celles et tous ceux qui eurent à travailler avec lui, comme l’était la confiance qu’il accordait à chacun et chacune. Les lignes qui suivent rappelleront également son esprit d’amitié collégiale.

Brigitt Leibundgut

En souvenir de Roland Vuataz

Pour évoquer Roland Vuataz, impossible de prétendre à l’exhaustivité, tant son existence a été remplie de manière diverse et multidimensionnelle.
Je me bornerai donc à rappeler des souvenirs qui me concernent, auxquels nous avons participé ensemble.
J’ai fait la connaissance de Roland peu après la création de la section genevoise de la SSPM, lors de ma ré-adhésion. Il siégeait au comité duquel son épouse, Nouche Vuataz, allait prendre la présidence.
C’est lui qui m’a encouragée dans mes activités de responsable d’orchestre d’enfants et de formation pédagogique, alors qu’il dirigeait déjà le Conservatoire populaire de Genève CPM.
C’est encore lui qui m’a encouragée à devenir membre du comité central de la SSPM, alors qu’il était élu président central de la SSPM suisse.
Que de discussions animées dans le train entre Genève et Berne, au cours du petit-déjeuner en allant et au retour, après les séances, la fatigue se faisant sentir !
Il a fait partie dès le début du projet de fondation de l’Académie suisse de musique et de pédagogie musicale ASMP dont nous avons gardé le souvenir frappant de la fondation officielle à Aarau.
La mise en œuvre a pris du temps mais il a pu constater de son vivant que la création de notre Haute Ecole de Musique se réalisait.
Tout n’allait pas de soi car la santé de Roland Vuataz a été gravement atteinte à plusieurs reprises, mais il arrivait à reprendre le dessus avec une énergie et une sérénité étonnantes.
Nous nous sommes retrouvés aussi dans des commissions cantonales de musique, auxquelles il a participé en tant que directeur du Conservatoire populaire de Genève.
Son avis était écouté et ses suggestions prises en compte.
Après sa retraite en tant que directeur, son activité de musicien a pris plus d’importance et il a continué à participer à des commissions de réflexion, où son angle de vue sur la formation musicale était précieux.
Je ne vais pas évoquer d’autres aspects biographiques car il a manifesté le désir, exprimé lors de la célébration en sa mémoire, le 23 septembre, de ne pas parler de lui.
C’est donc un témoignage subjectif et personnel que je tiens à apporter en rappelant les bons moments passés ensemble, dans les réunions diverses les conversations animées, parfois tendues aussi et l’impression qu’il donnait de savoir écouter ses partenaires.
Sa joie de vivre surmontait ses difficultés personnelles par un sourire ou un propos optimiste.
C’est dans la reconnaissance que nous pouvons évoquer son souvenir et apprécier tout ce qu’il a mis en œuvre de son vivant, tant à Genève que dans toute la Suisse.
A sa famille nous adressons nos messages de sympathie et l’assurance que son nom restera longtemps associé à nombre d’activités et de réalisations au sein de la SSPM.

Monique Buunk Droz

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