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Lors de sa séance du 6 décembre dernier, le Groupe parlementaire musique a travaillé à la mise en œuvre de l’article constitutionnel sur l’encouragement à la musique, ce qui a mis à jour de fortes différences d’opinions entre la CDIP et les associations musicales.

Le 23 septembre, le peuple a décidé massivement que la Confédération devait encourager l’enseignement de la musique. Comment va-t-on maintenant transformer ce souhait en loi? L’article 3 de cette nouvelle loi stipule que la Confédération est compétente en matière d’encouragement extrascolaire à la musique. Alain Berset a instauré un groupe de travail chargé d’élaborer des propositions à ce sujet. Le Groupe parlementaire musique (GPM) s’intéresse lui surtout à l’encouragement dans le cadre de l’école obligatoire (article 2). Susanne Hardmeier, secrétaire générale de la Conférence des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP) a été invitée à sa séance du 6 décembre pour faire part du point de vue des cantons à ce sujet.

Débat tendu et émotionnel

Celle-ci a expliqué que les travaux en vue de l’harmonisation des plans d’études étaient en bonne voie et qu’ils conduiraient à mettre en place l’enseignement musical souhaité. Cette affirmation n’a pas du tout convaincu les représentants des associations qui n’ont pas manqué de relever l’état dramatique de l’enseignement musical dans plusieurs lieux. Selon eux, il importe de créer un groupe de travail couvrant toute la Suisse pour prendre en main les problèmes de manque de personnel qualifié et de reconnaissance des diplômes, notamment. L’harmonisation n’y suffira pas. Susanne Hardmeier a estimé qu’un tel groupe de travail serait inutile.

Jean-Frédéric Jauslin, directeur de l’Office fédéral de la culture, a tempéré le débat en rappelant que la votation n’avait eu lieu qu’il y a deux mois, et que les cantons avaient besoin de plus de temps pour mettre en place un encouragement à la musique. Stefano Kunz, secrétaire général du Conseil suisse de la musique, a souligné que les associations qui ont été les initiantes de ce nouvel article de loi avaient aussi leur mot à dire sur sa mise en œuvre.

A la fin d’un débat passablement houleux et émotionnel, la Conseillère aux Etats Christine Egerszegi, responsable du Groupe parlementaire musique, a décidé d’établir un état des lieux pour la prochaine séance du groupe en juin 2013. La CDIP devra exposer les mesures concrètes qu’elle prévoit pour adapter les plans d’études à la nouvelle loi. L’Association faîtière des enseignants et enseignantes va organiser un sondage dans les différents cantons et comparera les résultats avec le point de vue de la CDIP.

Changer d’état d’esprit

Interrogé sur cette question, Stefano Kunz explique que la mise en œuvre rencontre trois problèmes. Le premier, c’est que des groupes de travail différents planchent chacun sur un article de la future loi. Le deuxième, c’est la position de la CDIP, qui ne se rend pas compte de l’urgence de la situation. Le troisième, c’est que les politiciens ont toujours considéré la musique comme un loisir. Le fait que son enseignement soit obligatoire nécessite un changement de leur état d’esprit.

Texte intégral en allemand : www.musikzeitung.ch/de/politik

 

 

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